Quelles sont les différences d’impositions entre les USA et la France pour les investisseurs étrangers ? 

L’investissement immobilier à l’étranger représente une opportunité de diversification patrimoniale de premier ordre. Toutefois, avant d’acquérir un bien, il est essentiel de se familiariser avec les spécificités fiscales du pays concerné. En comparant la France et les États-Unis, on constate des différences notables dans la taxation des revenus locatifs, des plus-values et des successions. Ces disparités ont un impact significatif sur la rentabilité et la transmission du patrimoine immobilier.

1. L’imposition des revenus locatifs

En France

En France, les revenus fonciers sont soumis à l’impôt sur le revenu selon deux régimes distincts :

  • Le régime micro-foncier s’applique aux propriétaires percevant des revenus locatifs inférieurs à 15 000 € par an. Il permet un abattement forfaitaire de 30 %, simplifiant ainsi la déclaration fiscale.
  • Le régime réel, plus complexe, permet de déduire des charges réelles telles que les intérêts d’emprunt, les frais de gestion, l’entretien ou encore les travaux de rénovation. Cette option est plus avantageuse pour les investisseurs supportant des coûts élevés liés à leur bien immobilier.

À ces taxes s’ajoutent les prélèvements sociaux, qui s’élèvent à 17,2 %. Ces charges, cumulées à l’impôt sur le revenu, réduisent considérablement la rentabilité nette d’un bien locatif en France.

Aux États-Unis

Outre-Atlantique, l’imposition des revenus locatifs obéit à une logique différente :

  • Les revenus générés par la location sont intégrés à l’imposition sur le revenu et suivent une taxation progressive fédérale allant de 10 % à 37 % en fonction des tranches de revenus.
  • L’absence d’impôt sur le revenu dans certains États, comme la Floride, constitue un atout majeur. Ainsi, les investisseurs en Floride ne sont imposés qu’au niveau fédéral.
  • De nombreuses charges sont déductibles, notamment les intérêts d’emprunt, les frais de gestion et la dépréciation du bien immobilier, offrant ainsi une optimisation fiscale intéressante.
  • Les conventions fiscales bilatérales permettent d’éviter la double imposition, bien qu’une déclaration soit requise dans les deux pays pour les résidents français possédant un bien aux États-Unis.

2. La taxation sur la revente du bien immobilier

En France

Lorsqu’un propriétaire revend un bien immobilier en France, la plus-value réalisée est soumise à l’impôt selon les modalités suivantes :

  • 19 % d’impôt sur le revenu.
  • 17,2 % de prélèvements sociaux, portant ainsi la fiscalité globale à 36,2 %.
  • Un abattement progressif est appliqué à partir de la sixième année de détention, permettant une exonération totale au bout de 30 ans.
  • En cas de vente réalisée avant la 5ème année, c’est la plus-value à court terme qui s’applique. La plus-value réalisée est intégrée directement aux revenus globaux. 

Ces règles fiscales peuvent s’avérer dissuasives pour les investisseurs cherchant à réaliser des opérations à court ou moyen terme.

Aux États-Unis

Les règles fiscales américaines en matière de plus-values varient selon la durée de détention du bien :

  • Une revente avant un an de détention entraîne une imposition à hauteur du taux marginal du propriétaire, pouvant aller jusqu’à 37 %.
  • Une revente après plus d’un an permet de bénéficier d’un taux réduit de 0 %, 15 % ou 20 %, en fonction du revenu global du propriétaire.
  • Certains États appliquent des taxes supplémentaires sur les plus-values, mais la Floride, fidèle à sa politique fiscale avantageuse, n’impose pas cette taxation étatique.

Cette flexibilité fiscale incite les investisseurs à privilégier des stratégies de détention à long terme pour maximiser leurs bénéfices.

3. La fiscalité successorale

En France

Les règles de transmission du patrimoine en France sont relativement strictes :

  • Les héritiers directs (enfants, conjoints) bénéficient d’un abattement de 100 000 € par parent et par enfant tous les 15 ans. 
  • Au-delà de ce seuil, les droits de succession peuvent atteindre 45 %, ce qui constitue un frein non négligeable à la transmission des biens immobiliers.
  • Les non-résidents restent assujettis à ces règles dès lors qu’un bien est situé sur le territoire français.

Aux États-Unis

Les États-Unis adoptent une approche bien différente en matière de fiscalité successorale :

  • L’impôt fédéral sur les successions ne s’applique qu’aux patrimoines supérieurs à 13,61 millions de dollars (en 2024), exonérant ainsi la majorité des successions.
  • En revanche, les non-résidents ne bénéficient que d’un abattement de 60 000 dollars, ce qui signifie que tout montant excédant ce seuil est taxé à 40 %.
  • Certains États appliquent des taxes supplémentaires sur les successions, mais la Floride fait partie des rares États ne prélevant aucun impôt successoral.

Cette différence de traitement impose une réflexion approfondie pour structurer sa transmission patrimoniale aux États-Unis.

Conclusion : Quel pays offre la fiscalité la plus avantageuse ?

Le choix entre la France et les États-Unis dépend des objectifs et du profil de l’investisseur. Si la fiscalité française alourdit considérablement les revenus locatifs et les plus-values, elle offre toutefois une protection plus avantageuse en matière de transmission successorale pour les résidents.

À l’inverse, la Floride se distingue par un régime fiscal particulièrement attractif :

  • Absence d’impôt étatique sur le revenu et sur les plus-values.
  • Déductions fiscales généreuses pour les propriétaires bailleurs.
  • Fiscalité successorale favorable uniquement pour les résidents.

Avant d’investir, il est recommandé de bien structurer son acquisition (via une LLC, par exemple) et de consulter un fiscaliste spécialisé en fiscalité internationale afin d’adopter la stratégie la plus optimale.

En définitive, comprendre et anticiper les implications fiscales entre la France et les États-Unis constitue un élément clé pour sécuriser et rentabiliser un investissement immobilier à l’étranger.

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